On en entend moins parler qu’à l’université, et pourtant : le décrochage en BTS est une réalité plutôt inquiétante. Quelles en sont les raisons, et comment y remédier ?

Bien qu’il soit inférieur à celui de licence (30 %), le taux de décrochage en BTS est tout de même important : on parlerait de 22 % d’abandon en cours de formation, selon les chiffres publiés par le ministère de l’Enseignement supérieur pour la session 2015.

Si à l’université, ces résultats peuvent s’expliquer par une transition mal négociée entre l’encadrement rigoureux au lycée et la grande autonomie en licence, en BTS, cela reste flou.

En effet, cette formation professionnalisante en deux ans après le baccalauréat propose aux étudiants un encadrement solide par le corps enseignant, similaire à celui de la terminale. Ce ne serait donc pas pour cette raison qu’un quart des étudiants de BTS quittent les bancs de l’école avant l’obtention de leur diplôme.

Incohérence entre l’offre pédagogique et le monde professionnel

Principale raison évoquée par les étudiants déserteurs : l’enseignement en section technologique supérieure ne correspond pas aux attentes du marché du travail.

Que ce soit pour trouver un stage (passage obligatoire en BTS) ou une alternance, les élèves ont du mal à convaincre une entreprise : bien que les programmes de BTS proposent un enseignement général, mais également spécifique dans chaque filière, les recruteurs estiment que cela ne suffit pas. Les étudiants voient donc leurs candidatures pour l’apprentissage ou un stage être refusées, par manque d’expérience professionnelle sur leur CV.

De la terminale professionnelle au BTS : lacunes et mauvaises notes

Autre élément responsable du décrochage : le manque de connaissances en matières générales une fois arrivé en BTS. Sans impact pour les bacheliers généraux, le passage en section technologique supérieure pour les détenteurs d’un bac pro s’avère compliqué.

Durant leurs années de lycée, leur enseignement a été majoritairement technique, reléguant au second plan les matières générales : la reprise des mathématiques et du français n’est pas évidente pour les diplômés professionnels, et leurs notes s’en ressentent.

Le rattrapage de ces lacunes est d’ailleurs pratiquement impossible en BTS : le rythme de la formation est d’environ 32 h de cours par semaine, sans compter les travaux à faire chez soi. Les enseignants doivent respecter les délais du déroulement du programme, et de ce fait, les étudiants en difficulté restent sur le banc de touche.

Quelles solutions pour éviter l’abandon ?

Pour faire barrage à cette tendance inquiétante, certains établissements mettent en place des dispositifs de soutien aux élèves en décrochage, notamment grâce à des cours particuliers.

Dispensés en groupe hors temps de cours, ces modules d’enseignement visent à apporter les connaissances manquantes aux étudiants dans le besoin. Une forme d’investissement mutuel entre professeurs et élèves, efficace seulement si chacun y prend part de façon volontaire.

De manière générale, l’encadrement en BTS, bien qu’il soit déjà important, est renforcé : l’accompagnement dans la recherche de stage, l’aide à la rédaction de son dossier de candidature et la révision des connaissances de base sont des points de plus en plus développés par le corps enseignant, soucieux de la réussite des étudiants en BTS.

Enfin, solution sans en être une, les étudiants s’apercevant que la formation BTS qu’ils ont choisie ne leur convient pas, peuvent se réorienter dans une des 113 filières de BTS existantes en France. Il est effectivement possible, grâce à un tronc commun d’études entre certaines filières, de passer d’un BTS à l’autre entre la première et la deuxième année.

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